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Echanges de courriers entre Abetz et Laval le 17 août 1944

Paris, le 17 août 1944

Monsieur le Président,

Etant donné que Paris et Vichy peuvent être touchées d’un moment à l’autre par des événements intérieurs ou extérieurs dus à la guerre, le gouvernement allemand me prie de vous faire savoir que, pour la sauvegarde de l’ordre dans les régions de France non atteintes par des opérations, il est estimé nécessaire que le gouvernement français transfère son siège de Vichy à Belfort.

Je sais que, comme chef du gouvernement, vous avez pris la décision de rester, quoi qu’il arrive, au milieu de la population de la capitale et j’ai informé mon gouvernement de votre décision.

Le gouvernement allemand, qui comprend certainement le sens national et la portée personnelle de votre décision, se voit néanmoins dans l’obligation, étant donné les raisons énoncées ci-dessus de ne pas revenir sur son point de vue.

Il va de soi qu’il ne s’agira jamais d’inviter le gouvernement français à quitter le territoire national et que, dès les dangers dont il est question dans cette lettre seraient dissipés, il y aurait un désintéressement total du gouvernement allemand en ce qui concerne une décision ultérieure au sujet du siège du gouvernement français.

J’ai prié le commandant en chef des armées allemands de donner son accord pour la mise en marche du premier régiment de France, en direction de Belfort.

Cet accord vient d’être donné. Dans le cas où tel serait votre désir, je me permets de vous demander de bien vouloir donner les ordres.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.

Signé : ABETZ

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Paris le 17 août 1944

Monsieur l’Ambassadeur,

Je vous accuse réception de votre lettre dont j’ai donné connaissance au Conseil des Ministres.

Le gouvernement français n’accepte pas de transférer son siège de Vichy à Belfort, quelles que soient les raisons que vous invoquez.

Dans ces conditions, et après en avoir conféré avec eux, j’estime avec tous les ministres présents, qu’ils ne peuvent répondre à l’invitation que vous leur adressez.

Veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de ma très haute considération.

Signé : LAVAL

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