Recherche
  Home  /  Annexes  /  Etude des finances de l’Etat Français

Etude des finances de l’Etat Français

Une bataille peu reconnue, gagnée par les FINANCES FRANCAISES de l’ETAT FRANÇAIS du 10/07/40 – 20/08/44

 

 

LE F R A N C  ET L’INFLATION
Le ministère des finances a sauvé le Trésor de Guerre de la France (Libération du 14
octobre 1944)
Interlocuteur allemand : HEMMEN ministre plénipotentiaire
Interlocuteurs français: Yves Bouthillier de juillet 40 à avril 42, puis Pierre Cathala
Jusqu’au 17/08/44 aidé de De Boisanger gouverneur banque de France
La résistance des services du ministère fut opiniâtre, luttant pied à pied pour sauver le
patrimoine français.(reconnu dès le 28 /10/ 1944,par Lepercq ministre des finances du
premier gouvernement de Gaulle par un courrier au Premier Président de la Cour des
Comptes, rapport de la Cour des Comptes des années 40/45 au JO du 16/02/47)

Au mois d’août 1944, le FRANC était resté une monnaie apte à jouer son rôle dans les transactions économiques- avec un cours du dollar à 50 francs et de la livre à 480 francs
Le crédit de l’ETAT était intact pas de ruées vers les banques ou la caisse d’épargne. Le 3% perpétuel était côté au-dessus du pair ! Le TRESOR pouvait reprendre immédiatement le placement des bons et quelques semaines plus tard procéder à un grand emprunt .Toutes les administrations financières étaient en place et à leur poste
(Pierre Cathala ministre des finances d’avril 42 à Août 44, extraits de son livre « Face aux Réalités»)

Base de l’ensemble de la gestion des finances :
L’Article 18 des conventions d’armistice du 22 juin 1940 : Les frais d’occupation des troupes d’occupation allemandes sur le territoire français seront à la charge du gouvernement français.
Aucune définition sur le sens et la portée de ce texte ,ni sur le mode de calcul, ni sur l’effectif de troupes, ni des prestations auxquelles elles pourraient prétendre.
-au 01/07/40- indemnité journalière imposée de 20 millions de Marks, au taux arbitraire de 20 francs pour un mark (ce qui faisait bénéficier les occupants d’un pouvoir d’achat supplémentaire !), soit 400 millions de francs payable d’avance tous les 10 jours
Indemnité ramenée en 1941 à 300 millions/jour
De surcroît la France devait payer les frais de logement et de cantonnement
Enfin à partir de novembre 1940, le Trésor Français avançait les sommes nécessaires au fonctionnement du « clearing » franco-allemand. En clair il avançait le coût des denrées et objets fabriqués exportés de France en Allemagne. En contrepartie l’Allemagne avançait en marks les exportations vers la France en particulier –Charbon- et matières premières- le volume des exportations françaises a toujours dépassé celui des importations.
Donc la charge du Trésor français n’a cessé de croître de 40 à 44 avec une partie en créance en monnaie de singes qu’était le Mark allemand !
EN 1942 le montant des paiements du Trésor se montait à : 285 milliards 500 millions
Pour y faire face on pouvait compter sur 200 milliards (moitié emprunt, moitié impôts)
Pour le dépassement de l’ordre de 85 milliards il fallut recourir à la « planche à billets »donc de l’inflation, nous acheminant vers la faillite de l’Etat et la ruine des rentiers

 

D’autre part Hemmen demanda en juillet 41, que les frais d’occupation soient réglés en partie en métaux précieux, ou devises appréciées, ou des participations dans les meilleures affaires françaises. Il y eu statu-quo, sauf quelques intrusions dans le capital d industries françaises
En décembre 42-demande allemande de 500 millions/jour à compter du 11/11/42 des frais d’occupation (avec l’envahissement de la zone libre les frais augmentent !), les Italiens traitent un forfait de 1 milliard/mois ils demandaient -5-Versés jusqu’en juillet 43 mais en novembre 43 les allemands exige ce milliard /mois ayant remplacés les Italiens dans leur zone d’occupation.
Nous étions de 16 à 16,5 milliards/mois au 1/11/43
Les allemands en réclamèrent 22 !puis à compter du 21/07/44 ,700 millions/jour soit de 35 à 36 milliards/mois !Dernier versement de 8 milliards le 12 août 1944,une partie en billets non utilisables que Les allemands abandonnèrent à Nancy !
L’organisation du contrôle économique allemand était inspiré du modèle français lors de l’occupation de la Rhénanie jusqu’en 1930, il était détenu par des fonctionnaires allemands militarisés installés avenue Kléber à Paris à l’hôtel Majestic .Chaque organisme économique français y trouvait un « référant » compétent chargé de faire respecter les intérêts allemands, installé dans une chambre (les chambres d’hôtel furent le témoin de toutes les décisions , les compromissions , de cette époque tant à Vichy qu’à Paris, si elles pouvaient parler !)
Le dispositif était de résister bureau par bureau aux tentatives allemandes, de trouver des parades .L’organisation décentralisée allemande dans tous les secteurs –tant militaire-que diplomatique- qu’économique- favorisa la résistance des services français. On créa des organismes nombreux de contre-mesures, destinés à répondre à toute demande (création bureau des achats, d’un service des réquisitions, contrôle des changes, affaires des participations (dirigée jusqu’en février 43 par Couve de Murville) etc…) pour compliquer et diluer administrativement toute exigence.
Au 17 août 1944-malgré des demandes brutales, répétées , des procédés déloyaux des services du général Michel, de 40 à 44- pas UN MILLIGRAME D’OR ,ni devises fortes NE FUT REMIS à L’OCCUPANT !

Etude parlante du maintien de la stabilité des prix et du franc de 40 à 44(voir de Pierre Cathala « Face aux Réalités »-annexes XIV et XV
Parité du Franc de 1939 à 1948 : dollar milligramme or fin
1939 39,81 23,6
1940 43,80 21
1945 49,625 18,7 (- 13,30% et – 9,10% de 40 à 45)
1946 119,10 7,6 (-140% et – 59% de 45 à 46)
1948 214,39 4,1 (- 80% et – 46% de 46 à 48)

(extrait du journal Combat du 27/1/48)
L’indice des prix de gros : de 1940 à 1944= + 280% produits alimentaires et industriels
De 1944 à 1946= +700% produits alimentaires
et +900% produits industriels
(extraits France Illustration n°64 21/12/46)

   /  Annexes  /