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Les entretiens avec le Général Serrigny

Les entretiens avec le Général Serrigny 40/45

Les 38 rendez-vous général Serrigny / Maréchal Pétain du 11 juin 1940 au 2 août 1945
L’homme qui connaissait le mieux le Maréchal, il fut en 14/18 son chef d’état major, son confident, son conseiller, son ami. .Rôle comparable à celui du général Weygand près du maréchal Foch. Pétain disait de lui « C’est mon imagination »Ils se rencontrèrent pratiquement tous les mois de juin 40 à Mai 44.
Il était »planqué »depuis 1932 assumant la Présidence de l’Union des Chambres Syndicales de l’Industrie du Pétrole.
Ses entretiens mensuels avec le Maréchal, paraissent intéressants, et forment une« toile de fond » de son évolution sur ces 1502 jours

 

1-11/06/40-18H00 bd des Invalides à Paris- décision de demander l’armistice- Serrigny lui dit d’agir de suite, de proposer à Reynaud président du conseil,de solliciter Roosevelt pour la demande des négociations. Pétain alla s’en entretenir dès 19H00 avec Reynaud
2-17/06/40- rencontre à l’hôtel du nouveau président du conseil (Pétain) 304 avenue Wilson à Bordeaux
3-20/06/40- à Bordeaux ne craignez-vous pas que les allemands laissent traîner les pourparlers d’armistice en longueur ? Afin d’avoir le temps de submerger tout le Pays.Vous ne pourriez signer l’armistice dans un territoire totalement occupé .Réponse du Mal, l’ambassadeur d’Espagne de Lequèrica est intervenu près de Franco pour qu’il intervienne près d’Hitler,pour obtenir que ses Armées respectent au moins une petite partie du territoire. Décision prise d’annuler l’ordre de Weygand d incendier les réserves de pétrole de Berre
4-04/07/40-à Vichy 18H00- conversation à bâton rompu de deux heures au grand étonnement de Serrigny, jadis dit-il on peinait à lui tirer trois mots, un certaincolonel Bernard,président des planteurs de caoutchouc en Indochine est du groupe.
5-05/07/40-à Vichy 11H00-Serrigny présente une ébauche de constitution élaborée par les députés Morane et Taudière.Bon accueil du Maréchal, entiché des institutions américaines et portugaises !
6-06/07/40- à Vichy –« s’il compte sur la parole des allemands, il sera mangé… »
7-08/07/40-à Vichy 09H00-situation des carburants : catastrophique- Nécessité(déjà) de gouverner les deux zones-Il n’est pas admissible que le führer administre la zone occupée !
Le Mal lui montre son projet de gouvernement, 9 ministres et 3 secrétaires d’état
8-27/07/40-à Vichy 19H00- 1 heure quart d’entretien-Le Mal croit à la réussite des allemands contre l’Angleterre…Il désire s’installer à Paris, Serrigny le lui déconseille vivement., il faut distinguer entre administrer et gouverner ,ne pas se mettre à la merci des allemands.Le Mal ensuite aborde la question des sanctions contre les responsables de la défaite.Serrigny : Ne créez pas une nouvelle affaire Dreyfus, ne vous engagez dans cette affaire qu’avec des dossiers solides
9-30/08/40- à Vichy –L’atmosphère à Paris est chargé d’électricité.Les allemands exigent la création de cartels : pour le Pétrole, les Assurances, les agents de change, de la métallurgie etc
10-03/09/40- à Vichy Déjeuner au pavillon Sévigné Entretien jusqu’à 15H30- Pétain souhaite rencontrer Hitler- Serrigny opposé connaissant bien son ancien chef, il est persuadé que le führer
jouera avec lui, comme le chat avec la souris !
11-28/10/40-à Vichy Déjeuner avec le Maréchal –Serrigny le trouve très lucide. La collaboration est un mot vague et dangereux, le Mal :En avez vous un autre ? Il ne s’agit que de questions économiques .
12-11/01/41- à Vichy Déjeuner- avec en plus Perrin directeur d’Ugine ami de jacques Chevalier ministre de l’instruction publique, le Mal pense nommé Perrin à la production undustrielle, Serrigny lui démontre que Perrin n’est pas qualifié pour ce poste Le Maréchal ne se rend pas compte que la hiérarchie des compétences existe aussi bien en politique, qu’en économie, que dans la conduite des armées C’est pourquoi il commet tant de fautes dans le choix de ses ministre
13-10/02/40-à Vichy – le moment n’est pas venu de nous mettre en rebellion
14-15/02/41-risque le Pétain devienne Lebrun !
15-24/04/41-09H00- Votre prestige a considérablement baissé à Paris.Le Mal : je n’ai pas cette impression !En zone libre peut-être, pas en zone occupée rétorque Serrigny.Les allemands n’estiment que les énergiques , s’il mette un gauleiter ,cela n’a pas d’importance.L’unité nationale serait maintenue, les alliés nous considéreraient comme opprimés, et non alliés au Reich !
16-21/05/41-déjeuner puis promenade en forêt de Randan Si nous produisons pour l’armement ennemi, les anglais auraient le droit de les bombarder, nous réagirions avec la DCA et l’aviation,provoquant indirectement notre entrée en guerre près des allemands
17-04/10/41-au déjeuner confie à Serrigny que ses relations avec Roosevelt sont excellentes
Le 03 il a reçu les représentants de « l’United Press », il pense qu’il pourrait s’entremettre entre les belligérants en faveur de la paix, en accord avec le Pape et Roosevelt précise t-il.
Serrigny lui confie on ne gouverne pas avec un parti unique, si la guerre finisse demain,il vous faudra une police bien armée, pour faire face à de graves difficultés intérieures, la Légion ne serait une force…
18-04/11/41-après déjeuner lui montre une lettre destinée au général Von Stulpnagel rédigée le 24 octobre.(problème d’exécutions des otages) .
19-05/11/41-Evoque la mentalité de l’équipe ministérielle-de Pucheu en particulier, qui dans un courrier saisi par la censure,ne cache pas son espoir de prendre sa place !
20-05/12/41- et 04/12/41- sujet des entretiens : le rendez-vous avec Goering, on évoque le problème du ravitaillement de la France en cas cessation des hostilités.A cette époque ces deux vieux officiers, pensent que l’état major allemand s’il suit ses traditions,demandera probablement la paix au premier craquement sérieux afin d’éviter l’invasion(scénario 1918) Ils oubliaient que ce n’était pas l’Etat Major qui dirige sous le IIIème Reich, mais le Führer !
21-11/01/42-2 rendez-vous au déjeuner et au dîner les 8 et 9 janvier. La mobilisation des vieilles classes en Allemagne, et des jeunes environ 1 500 000 hommes, pour les remplacer le Reich n’ a d’autres ressources que de faire appel aux étrangers, d’où les exigences prochaines de Sauckel !
22-10/02/42- déjeuner et dîner du jeudi 5 février-La réquisition de 52 000 chevaux par les allemands inquiète le Mal pour les travaux agricoles. Curieusement le Mal satisfait des revers anglais en Lybie. Serrigny au Mal qui craint les communistes :Ayez une bonne police,une petite armée solide et vous n’aurez rien à craindre.La Turquie en fournit la preuve !
23-01/04/1942-lui parle de ses entretiens avec Laval et de Darlan prêt à abandonner le pouvoir
24-02/04/1942-réunion Laval , de Brinon , Pétain à Serrigny :Je sais bien que Laval n’entrera au cabinet que pour me torpiller. Darlan arrivant sur ces entrefaites porte sur son visage la joie du condamné à mort ! Parlent du procès de Riom déconseillé en son temps par Serrigny, les allemands ont vu l’intérêt de cette mise en scène, afin de démontrer au monde qu’ils n’étaient pas responsables de la guerre, et le maréchal, hélas,s’y est maladroitement prêté !
25-15/04/42 et 16/04/42-convocation du gal Serrigny à Vichy- Retour Laval évoqué par tout l’entourage du Mal qui y est hostile- sauf Ménétrel, qui semble à ce moment là, le « coiffer »
Au déjeuner Pétain narquois lui confie qu’il n’avait rien conclu avec Laval,en apartée :j’ai été obligé de le subir,on me l’a imposé-ce qui s’avèrera inexact-Je vais lui mettre tellement de responsabilité sur le dos qu’il y succombera- Serrigny- A moins Mr le Mal qu’il ne vous écrase !
26-17/05/42- Constate que son vieil ami le Mal, ne dispose même plus d’un cabinet analogue à ceux des anciens présidents de la république ! Les problèmes du moment sont les affaires Giraud et de la Martinique.
27-23/06/42-au 26/06/42-le vendredi 26 déjeuner au château de Charmeil près Vichy
Au Mal : je crois à l’effondrement intérieur de l’Allemagne sous le poids des victoires russes et des bombardements anglo-saxons, le Mal :Je ne suis pas éloigné d’avoir la même opinion.
28-14 juillet 1942- Le mal détendu déjeuner sympathique
29-18/09/42-Le gal ne lui cache pas que son prestige est très atteint en raison de la servilité apparente du gouvernement Laval, et de son message de félicitations adressé au führer pour l’affaire de Dieppe. Le Mal nie avoir expédié un tel message. La construction aéronautique allemande d’après les services de renseignements de Vichy serait tombée à 950 appareils en juillet, au lieu de 2200 en janvier.
30-22/10/42- une heure d’entretien -la question Laval et le STO-le Mal « il faudra bientôt penser au retournement »Le Reich est sur la pente descendante.
23/10/42- dîner avec un certain Reibel, le Mal évoque des souvenirs de son adolescence,sans affleurer de sujets d’actualité
31-12/11/42-au 15-le 13-tisane de l’après dîner le Mal s’endort dans son fauteuil, ce n’est pas dans ses habitudes note Serrigny.M énetrel empêche tout contact privé !
– le 15 /11/42- Partez ! Partons !le Mal inerte, dit,il m’est déconseillé de prendre l’avion, l’altitude me serait fatal ! Réponse de Serrigny : si vous mouriez dans une pareille entreprise, vous rejoindriez, Jeanne d’Arc ! Puis toujours de leitmotiv : je ne peux partir j’ai promis aux français de rester etc… Reconnaissez au moins le gouvernement de Darlan ! Au déjeuner Laval flatté de la réception d’Hitler dont il vante la cordialité simple !Au soir il ré-obtiendra sa couronne d’héritier présomptif qui semble l’intéresser beaucoup plus que les destinées de la Patrie.
32-17 et 18 décembre 1942-Le Mal parle lors des déjeuners des réformes des grandes écoles !
Serrigny conclue : L’anarchie des cerveaux entraînera les pires désordres, à l’heure des règlements de comptes(l’épuration de 44 le prouvera)
33-28/01/43-Pétain serein- Serrigny inutile d’essayer de galvaniser ce vieillard ! Moysset lui confie :Laval est d’une subtilité inouïe ,après la paix 98% des français l’approuveront.
34-Février 43-le Mal soucieux du nombre de réfractaire qui attaqauent les fermes pour vivre- Serrigny lui conseille de prendre des mesures occultes pour les ravitailler…
35-09/04/43-le maréchal n’entend que les flatteurs- le préfet du Tarn au déjeuner l’assure que tous les ouvriers marchent dans son sillage.Serrigny intervient : en zone occupée 95% des ouvriers vous sont hostiles, la charte du travail est parfaitement indigeste !
36-26/11/43-le mal : je me considère comme prisonnier,je ne signe aucun papier. Vous pensez trop aux Français , pas assez à la France !Un peuple qui ne mange pas de vache enragée est incapable de se redresser.
37-19/5/44- Serrigny et gal Anthoine invités à Voisins où est « interné »le Maréchal- déjeuner avec la Maréchale, le colonel de Longeau de St Michel l’officier d’ordonnance du Maréchal, Ménétrel, Raymond Lachal directeur général de la Légion Française des Combattants, Palanque délégué de la légion pour région Toulousaine.L’amiral Estéva se joint au groupe l’après-midi. Serrigny constate que le chef de l’état « ne jouit plus de toute sa lucidité d’esprit ,qu’il est parfaitement intoxiqué…»
38-02/08/45-dernier contact Serrigny : lors de son témoignage devant la Haute Cour
qu’il concluera: « En Novembre 42,s’il a cru devoir rester,c’est en tout cas pour tenir une parole donnée. A la couronne de GLOIRE, il a préféré la couronne d’EPINES pour mieux défendre, sinon la France du moins les Français. C’est un beau sacrifice que vous devez comprendre :L’HISTOIRE, EN TOUT CAS, LE COMPRENDRA ! »
Ce fut l’un des principaux et des plus courageux défenseurs du MARECHAL .

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