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01 décembre 1941 – Jour n° 0510

Petain_Goering

Le maréchal a 85ans et 221 jours

 

Faits importants du jour
Goering en fin d’entretien confie au Maréchal les énormes difficultés de l’armée allemande en Russie
de 15H00 à 18H00
Entrevue Goering/Pétain en gare de St Florentin dans l’Yonne, près de la forêt d’Othe, à proximité d’un tunnel, pour se mettre à l’abri en cas alerte aérienne.
Dernière initiative diplomatique d’envergure du Mal vis à vis de l’Allemagne, ensuite Darlan et Laval assurèrent les contacts.
Aucun résultat, aucune détente !
Aveu d’impuissance de Goering en Russie !
Conclusion : coup d’épée dans l’eau !
Goering-Je voudrais bien savoir qui est ici le Vainqueur et le Vaincu !

 

Délégation réduite des deux côtés (par manque de place dans salon/wagon de Goering)
France-Le Maréchal, Darlan, le sous-préfet Freund comme interprète, qui en rédigea le rapport côté français, confirmé par le rapport d’Abetz à Ribbentrop le 11/12/41 et d’ un télégramme de Schmidt dès le 01/12/41
Allemagne- maréchal Goering, le gal Bodenchatz son chef d’Etat Major, et Schmidt ministre plénipotentiaire et interprète habituel de tout entretien avec les responsables français et allemands .( figure en bonne place sur la photo de la poignée de mains de Montoire)
Début d’entretien difficile.
Dès les salutations faites, Pétain avait sorti de sa poche le fameux mémorandum, Goering le repoussa disant : « je suis ici pour m’entretenir avec vous, pas pour lire des papiers, vous auriez pu me faire parvenir par la poste ! » Le Maréchal glissa ce document dans la poche de la vareuse de Goering, qui finit par le parcourir, à sa lecture il éclata littéralement »Je ne comprends pas que le gouvernement français me présente un tel document, je vous rendrais le plus mauvais service si je le présentais tel quel au führer,vous réclamez des concessions en contrepartie vous n’offrez rien,même pas question de nous aider dans notre lutte contre l’Angleterre etc, etc…qu’a fait la France pour la Collaboration ? Rien !
Nous avons libéré au moins 800 000 prisonniers…comment comptez-vous défendre Dakar, le Maroc, la Tunisie ?
Vous demandez des renforcements en hommes et matériel, qui nous prouve qu’ils ne seront pas un jour employés contre nous ?
La France parle de collaboration .Pense t’elle à construire du matériel pour l’armée allemande ? Que fait cette Flotte qu’on me dit intacte ?
Au bord de la rupture, Goering termina l’entretien d’un ton plus conciliant (il craignait d’apporter un succès à Ribbentrop en démontrant à Hitler qu’il ne réussissait pas mieux que le ministre des Affaires Etrangères. (cette rivalités entre les dignitaires du régime et tous les services allemands/ -Armistice-Gestapo-Militaire- espionnage-Canaris-économique- main d’œuvre- etc…nous aidèrent à éviter pas mal de contraintes)
Il conclura l’entretien en disant : « Je relirai votre note à tête reposée, j’en soumettrai la teneur au Führer, après en avoir éliminé les points les plus choquants. (rappel ces propos figurent dans le PV du s/préfet Freund)
Goering souligna les difficultés rencontrées par la Wehrmacht en Russie, « dès qu’un char russe est détruit on lui en substitue 10 autres, quand un soldat est tué on le remplace par 10 autres, et puis la Russie a un allié terrible : la boue ! On comprend pourquoi l’Angleterre a mis son espoir dans la Russie, soutenue d’ailleurs par l’Amérique ! »
Cette confidence du 2 ou 3ème personnage du Reich en 41/42, rend incompréhensible l’attitude que Laval eu en 42/43 persuadé que l’Allemagne sortirait victorieuse du conflit en Europe, et souhaitant cette victoire qui protégerait la France de mainmise communiste.

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