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Responsables allemands à Paris et à Berlin de 1940 à 1944

Responsables allemands à Berlin, à Paris

 

extraits du Pierre Laval  d’Alfred Mallet
Edition Amiot Dumont 1955

 

Les responsables allemands qui gérèrent le dossier France de Juin 40 à Août 44

Pour régler les problèmes de l’occupation Vichy dû tenir compte de la composition des forces allemandes : des hiérarques et des services centraux de Berlin, des services d’occupation à Paris et en France.
A Berlin- Les dirigeants du parti national-socialiste sont partisans de la manière forte –Ils connaissent mal la France Ils viennent peu en France, sauf Goering.
Par contre dans les ministères et Etats-Majors militaires nombre de personnalités sont favorables au rapprochement franco-allemand, la guerre 14/18 est restée dans les esprits,y compris chez Hitler.
Etude des dissensions entre personnalités :
Ribbentrop en froid avec Goering, Goebbels, et Himmler
Goering déteste autant Ribbentrop que Goebbels

Heurts entre les services :
Chacune des trois armes –Terre-Air-Marine- tire la couverture à elle
L’hostilité entre la Wehrmacht et la SS est flagrante
Et aussi des dissensions inter-armes Marine/armée de terre- illustrée par la position de la Marine lors de l’attentat contre Hitler le 20 juillet 44-l’amiral Krancke commandant de la Kriegsmarine en France groupe ouest- lança un ultimatum à l’état major parisien menaçant d’employer les armes si Oberg et les SS n’étaient immédiatement libérés

A PARIS : « Les Allemands ne cachent pas leur vraie nature »
La discipline de Guerre, maintient une cohésion de façade
Les autorités d’occupation évitent les frictions et les histoires
Ils adorent la vie facile, pour eux, à Paris
Ils sont planqués, loin de la tourmente Russe
L’enchevêtrement, l’instabilité constante de la hiérarchie, la rivalité
entre services, créent des complications.
S’y reconnaître devient un art, bien assimilé par Laval, qui jouera
entre les interstices et lézardes, aidé et soutenu par Abetz. Eviter le
faux-pas constitue un souci permanent
Le REICH n’est plus une fédération d’Etats, mais une fédération
d’administrations
Chaque service tend à l’accaparement, se prétend indépendant,
Ignorant, jalousant les autres, ne supportant pas d’être ignoré, le
moindre problème passe par plusieurs bureaux .On a affaire à
d’innombrable petits « führer »qui sévissent chacun dans leur
sphère, en appellent directement près de leur protecteur à Berlin,
« pondent »de multiples rapports, envoient de multiples émissaires !

LES CHEFS NAZIS ET LA France 40/44
– HITLER-le Guide- Impulsions variables pas d’idées bien arrêtées- des élans de collaboration- des reproches haineux fréquents- parfois des gestes de clémence- respect du Maréchal -vis à vis de Laval- inquiétude constante, mêlée d’une certaine sympathie.
A l’égard de la France, il restera attentiste, sans proposition précise, cédant à des entraînements romantiques et capable du pire (avant 14, artiste-peintre à Vienne, passionné d’architecture, SPEER l’aidera dans ses démesures…)
GOERING- après Hitler le personnage le plus important. Premier dignitaire,désigné comme successeur d’Hitler jusqu’au début avril 45, commandant en chef de l’armée de l’air, chargé du 2ème plan de 4 ans, supervise l’économie de guerre du Reich et des pays occupés .Son adjoint le Général Hanesse connaît bien Paris. Le feld-maréchal apprécie Laval, le rencontrera 5 fois pendant l’occupation, ne déteste pas la France, tout en étant d’une extrême exigence, le août 42 il confie devant les commandants militaires des pays occupés : « Je considère toute la France occupée par nous comme un pays conquis.La collaboration ?, Seul Abetz en fait, Moi, Pas ! Que la France livre tout ce qu’elle a, jusqu’à qu’elle n’en puisse plus ! »C’est un cynique, jouisseur, et voleur d’objets d’art, médiocre généralissime, sa bataille aérienne contre l’Angleterre durant l’été 40 le prouve.
HIMMLER- 1900/1945- Reichsführer SS, créateur de la SS en 1929- il en fera à son image, un corps fanatique « jusqu’au délire » d’une discipline de fer, en restera le chef jusqu’à son suicide fin en avril 45. Créateur du plan d’extermination des juifs, de l’organisation des camps de concentration, et de leurs chambres à gaz et de leurs crématoires. Le personnage le plus noir du nazisme. Ses proches et relations le définissent comme un être bête, insignifiant, Speer disait « à moitié maître d’école, à moitié fou aux idées biscornues »Incapable d’une moindre réflexion, offrant le moindre intérêt, d’après un diplomate anglais.
Ancien éleveur de poulets après la guerre de 14/18. Ponctuel, méthodique, pratique le magnétisme, l’homéopathie, l’occultisme, excellent organisateur, zélé vis à vis d’Hitler qu’il admire.

GOEBBELS- Responsable de la Propagande- fanatique suffisant, ne cache pas sa volonté d’humiliation voir même d’extermination vis à vis de la France Le 30 avril 42 il déclare : « Vichy voudrait bien faire une Paix séparée. e führer a raison de la refuser. Si les français savaient ce que notre führer leur demandera un jour, ils écarquilleraient les yeux ! »Inspire de l’horreur près d’Abetz, de la méfiance pour Laval.
RIBBENTROP- ministre affaires étrangères- Médiocre et servile vis à vis d’Hitler. éteste la France. Réserve hostile vis à vis de Laval. Son sous-secrétaire d’état aux affaires étrangère-Luther- réticent à l’égard de la France- méfiant à l’égard d’Abetz.
Général KEITEL- adjoint au commandant en chef- (Hitler !)Partisan de représailles- de l’exécution des otages- pas favorable à libération des prisonniers de guerre Très anti-français. Même à la signature de la reddition du III° Reich, il dira : « Même les Français ! » en voyant notre délégation avec à sa tête le Gal de Lattre de Tassigny- aucune autorité , marionnette dans les mains d’Hitler,il confia « la seule personne sur laquelle j’ai de l’autorité,c’est mon ordonnance ! »

L’extrême complexité de l’organisation allemande, avantagea quelque peu les négociations et transactions menées par les Français. L‘astuscieux Laval se repérait bien dans ce dédale, jouant des uns contre les autres
La commission d’armistice de Wiesbaden d’abord présidée par le général Karl Von Stülpnagel, puis le général Vogl plus modéré,évite les incidents,mais est très surveillé par son nazi de chef d’état major le colonel B ,œil de l’OKW
Le Dr Hemmen – responsable zélé de la section économique
Le 19/12/42 nommé par Hitler sous l’autorité de Ribbentrop , délégué du Reich pour les questions économiques près du gouvernement français
ABETZ- membre du parti- nommé ambassadeur sans grande expérience diplomatique- le 3 août 40, Laval dès juillet 40 via de Brinon, prend contact avec Abetz délégué du ministère des affaires étrangères près du commandement militaire en France. Ces rencontres sont bien vues par Berlin (Hitler), le 20 novembre 40 son service est érigé en Ambassade rue de Lille à Paris. Marié à une française. Cette nomination ne sera pas soumise à l’agrément du gouvernement français et sera juridiquement contesté par la cour de cassation, lors de son procès en 1949.Terreur maladive de son ministre Von Ribbentrop, auquel il n’adresse que des rapports agréables, donc plus ou moins exacts.
.A comme adjoint Achenbach premier conseiller, favorable à Laval, sera rappelé en octobre 43 (aura une belle carrière après guerre en Allemagne)
Rahn attaché d’ambassade, est l’espion de Ribbentrop, se prononça pour une élimination totale des juifs en Europe (réception Inter-France du 15/10/42) Terminera comme ambassadeur près de Mussolini en 44
Krugg Von Nidda- consul représentant de l’ambassade à Vichy
Marié à une Suisse- Sera rapatrié à Berlin en même temps qu’Achenbasch
Struwe lui est adjoint comme chargé d’affaires- mariéà une américaine
Von Renthe- Fink délégué diplomatique spécial d’Hitler près du Mal Pétain en décembre 44 jusqu’à la fin, même à Sigmarigen Prussien sans envergure, inquiet, se rendit haïssable. Mais dit Jean Tracou dans le Maréchal aux liens : « C’est un représentant typique de la caste de fonctionnaires que la Prusse légua à l’Allemagne-Honnêteté-austérité-travail-conscience-discipline-sens profond de l’Etat, sous les ordres de la froide méchanceté de Ribbentrop tranchant comme un couperet. Pour Renthe-fink il ne suffit plus d’avoir du zèle, il faut en faire. Comme Abetz, a terriblement peur de son ministre :Von Ribbentrop.
LA WERHMACHT EN France de 40 à 44
Ne cherche pas les atrocités gratuites, craignant d’exacerber l’hostilité des populations en 40- le général –feld-maréchal Von Brauchitsch commandant en chef- aucune considération pour la France
Le général Von Streccius cdt territorial des troupes d’occupation siège au Majestic à Paris- « Le militärbefehlshaber in Frankreich » Trois attributions :1- repression jusqu’en juin 42
2- contrôle de l’administration française-les services économiques
3-Pour les attentats, reçoit les instructions du Maréchal Keitel
Droit de veto, notamment pour nominations des préfets
Nombre des officiers de ces services sont hostiles aux Nazis et feront de belles carrières après guerre (le colonel Speidel en est un exemple, finissant comme général responsable à l’OTAN)
Le colonel Kassel, le remplacera sera moins compréhensif
Le général Michel à la tête des services économiques 40/44 –assez ouvert
Dit n’avoir qu’à se louer de ses relations avec l’administration française
Lehrer expert au Majestic, aidera et informera Laval
Le général Medicus, siège au Palais Bourbon, il représente une sorte de sous-secrétaire d’état à l’intérieur, chargé du contrôle de Paris et des problèmes juridiques,-marié à une alsacienne- affecte une sympathie pour la France et Laval, a comme conseiller DR Eckelmann superpréfet allemand
Le Dr Reinhardt est responsable des problèmes agricoles.Le Dr Best de la police.Le lieutenant Weber de la censure etc…
A l’hôtel Meurice, réside le commandant du Grand Paris, général Von Schaumburg puis le général Boineburg Von Longefeld qui déteste Saukel et aide Laval Remplacé par Von Choltiz en 44 qui ne détruira pas Paris malgré les ordres d’Hitler.
A l’hôtel Majestic « Le Militärbefehlshaber in Frankreich »avec le général Von Streccius jusqu ‘au 01/11/40.Puis le général Otto Von Stülpnagel 1/11/40 au 16/02/42. Nommé grâce à Abetz, hobereau cassant, irritable, opposé aux exécutions en représailles, pas hostile à un rapprochement franco-allemand. Remplacé par son cousin le Gal Heinrich Von Stülpnagel-jusqu’au 23/7/44-raide, adepte de la répression froide. Sera des conjurés contre Hitler en juillet 44, essaiera de se suicider lors de son rappel en Allemagne à Verdun, se rata, devint aveugle, sera pendu.
Les Services de Police allemands
La police secrète allemande dont les statuts sont inclus dans les Lois organiques du III° Reich
Organe de surveillance, d’information, et d’éxécution La GESTAPO fait partie des SS, peut demander des comptes à la Wehrmacht , pas le contraire !
1-l’ABWEHR- service de renseignement de la Wehrmacht correspond au 2° bureau français, jusqu’en fin 43 conserve une autonomie totale. Leur chef l’amiral Canaris, refusera de faire assassiner Giraud et Weygand. Arrêté et pendu le 9 avril 45.La section française est dirigée par le colonel Rudlph et le major Schaefer au Lutétia à Paris, annexe 101 avenue Henri Martin ou sévit le belge Masuy, spécialiste des sévices
La S S en France-57 Bd Lannes Paris 16°-Responsable le général OBERG brute intégrale-fanatique,-ancien vendeur de cigares à Hambourg –dispose de plus de 6000 hommes
le major HAGEN déteste les français- parle français est chef d’état-major et Junst officier d’ordonnance
Le colonel KNOCHEN parle français adjoint direct de Oberg chef du RSHA(office central de sécurité du Reich) 72 av Foch Paris 16° a comme adjoint Boemelburg 11 rue des Saussaies
Karl Boemelburg – parle l’argot comme un gavroche monte un service de renseignements sur la sté française comparable au RG(renseignements généraux)Fichier d’hommes politiques, écrivains, les artistes etc…installé rue des Saussaies (ancien installateur de chauffage central)
Mention spéciale au colonel Keller de l’avenue foch, se fait passer pour un ancien moine, sadique, vénal, débauché, mais contribuera au sauvetage de Paris en Août 44(Taittinger :Et Paris ne fut pas détruit)
En zone sud, basé à Vichy, le responsable est :Geissler – assassiné en 44

Plusieurs annexes de la GESTAPO :
Rue Lauriston avec les tortionnaires Lafont et Bony
Rue de la Pompe- avec le sieur Giucciardini
A Rennes-la gestapo géorgienne
A Caen le sinistre Hervé
A Lyon- Francis André, Barbie, Constantini à Dijon etc…
La Police anti-juive
Avec le capitaine Dannecker à demi-fou, Laval obtiendra la mutation en Allemagne
Remplacé par ROTKE avenue Foch

La police sociétés secrètes
Avec Pfannstiel –square Rapp

Reconstitution organigramme de la direction de la puissance occupante en France dès juin 40

Responsable : général Von Brauchitsch Chef Etat Major Armée de Terre
Sous ses ordres le :M B F –hôtel Majestic 19 avenue Kléber à Paris pour la zone occupée
Militärbefehlshaber in Frankreich
Dirigé par le général Blaskowitz dès juin 40, puis le général Streccius juillet à octobre 40
Général Otto Von Stüpnagel jusqu’en février 42, remplacé par son cousin le général Karl Heinrich Von Stüpnagel jusqu’au 21/07/44, enfin le général Von Choltitz jusqu’au 25/08/44
Dépendent du MBF divers services :
1-affaires militaires et espionnage (Abwehr de l’amiral Canaris, délégué pour la France le capitaine Ernst Jünger 40/44)
2-Affaires administratives et économiques responsable Docteur Jonathan Schmidt,la section économie le docteur Elmar Michel (40/44),la section administrative le Dr Werner Best(40/42)
3-affaires Politiques en liaison étroite avec l’ambassade-elle-même autonome
4-affaires de sécurité- kommandatur du Gross Paris hôtel Meurice à Paris-général Von Briesen en 40-général Ernst Schaumburg-40/43, général Boineburg Lenesfold 43/44
5-affaires censure et informations-contrôle de la presse et la radio

L’ensemble du personnel M B F est relativement âgé –militaires et fonctionnaires civils-généralement formé avant 1914.
Services autonomes :

I-L’Ambassade -rue de Lille sous direction directe d’Hitler et Ribbentrop- responsable :Otto Abetz ,liaison constante avec le gouvernement français, Laval, Darlan puis à nouveau Laval.
37 ans en 1940-de 40 à 42-un « break » d’un an nov 42 à nov 43-puis jusqu’au 17 août 44. Personnage jeune influencé par l’esprit de Locarno 1925-accords Briand/Stresemann-il faut que cesse l’état de conflit franco-allemand.
Principaux collaborateurs : Ernst Achenbach, Karl Epting, Rudolph Schleier, le juriste et conférencier ami d’Hitler Friedrich Grimm, le diplomate Rudolph Rahn, l’écrivain Friedrich Sieburg,le journaliste
Eugen Feich chargé du contrôle et de l’aide de la presse en zone occupée.
Nb/Karl Opting favorise les cours d’allemand via un institut créé à cet effet très fréquenté
De 40 à 44 2 familles sur 3 font le choix de l’allemand pour leurs enfants dans l’enseignement
secondaire, au lieu de 1 sur 5 avant 39.Cette orientation exprime l’appréciation par une bonne
partie de la bourgeoisie de la supériorité allemande

II-La Gestapo- rue des Saussaies-Paris- omniprésente et indépendante à partir de l’Eté 42-dirigée
par le général nazi SS Oberg sous dépendance directe d’Hitler et Himmler

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